Le Psychanartisme:
Une esthétique de vie?
( Attention! Pas mal de lecture, pas beaucoup d'images...)
Je voulais ici expliciter ma démarche artistique absolument relative et relativement absolue en y donnant une explication théorique pour y voir plus clair. Sauf qu'en préambule, je voudrais rappeler un principe de base: vouloir donner une explication et une justification à sa démarche artistique constitue une vaniteuse entreprise auto-centrée, inconséquente et inconvenue dans la mesure où l'art n'a pas à s'expliquer, il doit se vivre, au risque de mourir dans un suicide artistique. Ceci étant dit, il me reste néanmoins la possibilité spéculative et blablative de tenir une place tautologiquement impossible à tenir que je me propose intégralement de tenir car à l'impossible, nul n'est tenu ou pas. C'est donc au coeur de cette impasse qu'est né mon corpus conceptuel assumant une dose fertile de masturbation intellectuelle in vitro et venant engrosser l'art de la fumisterie sophiste et sophistiquée par le truchement truqué d'un truisme aphorique du discours inutilement efficace.
Donc l’artiste, comme dit l’Autre, n’est jamais loin de l’autiste. Enfermé dans son monde, l’artiste tente non sans mal, de rendre partageable et compréhensible son délire. Par délire, il faut entendre création par magie d’une néo-réalité. En ce sens ma néo-réalité s’appelle le « psychanartisme », qui est un léo-logisme (« mot inventé par Léo »). Le psychanartisme se définit comme « un mouvement artistique individuel et comme un procédé littéraire prenant en compte la totalité des vicissitudes de la psyché dans une anarchie conceptuelle rigoureusement sibylline ». Il a pour objectif de succéder à l’art comptant pour rien (ou content pour rien) grâce à son Manifeste mort-né dans l’œuf, bientôt disponible mais jamais accessible. Ce mouvement prend en compte la sexualité (tendresse et sensualité) comme élément primordial dans la constitution psychique du sujet et considère la création artistique comme une issue heureuse aux pulsions sexuelles et agressives ainsi en partie sublimées.
Le psychanartisme doit permettre de mieux se connaître et de s’assumer dans la complexité de sa bêtise et de son être grâce à une hygiène de vie pseudo-néo-surréalisto-schizo-linguistico-existentialiste sans avoir à se poser la question de la cohérence identitaire. Car, pour bien s’ « éclater », il faut partir dans tous les sens. Le psychanartisme ouvre alors un espace de liberté : pouvoir dire absolument n’importe quoi par association d’idées et par association d’assonances assommantes et dissonantes, de ce fait, se convaincre d'un fond de vérité improbablement probable, et défendre son point de vue pour être écouté en attendant son interprétation qui se fait toujours attendre mais dont la deadline est prévue pour le jour de la Saint Glinglin...
Par ailleurs, le psychanartiste que je suis, pose la question du questionnement illimité pour dynamiter ses propres barrières mentales. Celles-ci, pourtant nécessaires à la construction psychique du sujet et à son équilibre, sont au fondement de l’organisation de la pensée, mais aussi des catégorisations et des cloisonnements aboutissant inexorablement aux carcans idéologiques, habitus de classe et autres raccourcis intellectuels et à prioris. La question serait alors : Comment sortir de cette tendance proprement humaine à catégoriser, en fonction de son déterminisme bio-psycho-social et de sa connerie congénitale et vitale? (tendance particulièrement franco-française, pour ne pas catégoriser) C’est-à-dire plus précisément : Comment viser à la déconstruction des catégorisations toutes faites sans provoquer le chaos et la dépression ? Le psychanartisme consiste alors en cette remise en question permanente du jugement de valeur hâtif ainsi que des constructions théoriques et conceptuelles de tout un chacun, pour subvertir la catégorisation catégorique et pouvoir ainsi relativiser son discernement, subjectivement et objectivement, en toute inconscience. Tel est en tous cas la Vérité Pure et Parfaite, Limpide et Incontestable, qui me traverse messianniquement et modestement parlant.
Surgit alors une nouvelle question : Comment être, faire, et dire une chose et son contraire sans pour autant se contredire, -- grâce au formulisme formaliste "sensé" être incohérent-- et trouver ça joli, harmonieux, et cela sans léser la personne qui reçoit l’information contradictoire… ? Il faut alors faire preuve de paradoxystisme, autre léo-logisme qui signifie « paradoxe poussé à son paroxysme », ce qui permet dans la foulée de désamorcer la potentialité néfaste du paradoxe. En effet, le message paradoxal rend fou car il enferme. Dire une chose et son contraire dans la même phrase à l'allure cohérente, est à double tranchant. Cela peut avoir son effet comique, avec une certaine esthétique littéraire, à destination d’un public averti, comme cela peut s’avérer toxique, pathogène, manipulatoire, dès lors que le destinataire est démuni psychiquement (personnes fragiles, bébés, enfants, adolescents). C’est d’ailleurs le « terrain de jeu » préféré de la perversion narcissique. Mais dans la démarche psychanartistique, le « code de sortie » du paradoxe absurde est livré dans le message lui-même, ce qui souvent déclenche le rire en guise de libération et de soulagement face à la tentative avortée d’enfermement. Le paradoxystisme permet alors une bien trop sérieuse partie de rigolade et c’est d’ailleurs ce prisme qui va sous-tendre la démarche chansonothérapeutique dans son versant spectaculaire, entre ambivalence extrême, clivage absolu… et foutage de gueule hallucinant. Il ambitionne in fine que l’amour et la haine, qui sont les deux fesses d’une même personne, fassent « bon ménage », s’hainamorent pléonasmatiquement et engendrent sui generis toutes sortes d’anti et de pro-créations.
En conclusion, je dirais, pour faire simple, que la barginalitude léo-logique (« Grand délire de Léo Barginal »), a créé le psychanartisme pour faire coexister la paillardise trashy-comique avec la poésie courtoise et raffinée, et ce dans une même personne, une même phrase, un même texte ou un même tour de chant, pour ne plus savoir si c’est de l’art ou du cochon afin que la chansonothérapie, qui est un « service de divertissement thérapeutique par la chanson », puisse agir de manière paradoxystique sur un public de malades dans un monde de fous. Voilà.
Glossaire:
Barginalitude : Grand délire psychanartistique* de Léo Barginal et attitude barjo-marginale, à la limite de l’acceptable et du compréhensible mais pour autant, totalement admissible, ce qui permet un espace potentiel pour jouer, chanter et (se) soigner.
Chansonothérapie : nouvelle discipline qui constitue une des branches méthodologiques et pratiques du psychanartisme* dans son versant spectaculaire. Inspirée de la musicothérapie et de la rirothérapie, la chansonothérapie propose une méthode et des exercices pour le « public de malades » et vise à apporter un bien-être ou un mieux-être. Par l’effet cathartique qu’elle recherche, la chansonothérapie libère les pulsions refoulées en société si vile à travers l’exultation mélodieuse, le mot juste et jaculatoire… et le rire orgasmique. Elle permet ainsi de lutter efficacement contre le stress socio-professionnel et psycho-affectif.
Exemple : expressions illimitées, impertinentes, déplacées, amorales et immorales que l’on ne peut pas dire n’importe où, n’importe quand et à n’importe qui (patron, conjoint, belle-mère, voisins, etc.) mais qui gagnent à s’exprimer dans un cadre spatio-temporel bien défini.
A un autre niveau : la chansonothérapie dans son versant non-spectaculaire, sérieusement thérapeutique, en institution ou en libéral, est une nouvelle branche de l’arbre épistémologique de la musicothérapie, en ce sens qu’il n’existait pas encore une discipline qui repose spécifiquement sur la parole, le texte chanté et crée par le patient lui-même, en groupe ou en individuel, en fonction de son imaginaire et de sa problématique propre et cela, en lien avec le chansonothérapeute ou le co-chansonothérapeute. Le corpus théorique et méthodologique de la chansonothérapie est actuellement en cours d’élaboration et de validation.
Formulisme formaliste : Méthodologie fondée sur le sens-unique du double sens et du non-sens de la formule pour n’envisager profondément qu’en surface les problèmes formels de fond ainsi formulés. En ce sens le formulisme formaliste fomente formellement un anti-fondamentalisme forcené selon la formule sacro-sainte consacrée et sacralise de ce fait un constructivisme auto-destructeur, inspiré, poussiéreux, novateur et ressucé. L’accent est donc mis sur la qualité formelle, esthétique du message contenant plutôt qu’à son sens contenu afin d’explorer de sa plume aiguisée -- policée ou polémique, donc polysémique -- les contrées territoriales et les perles langagières perdues dans les méandres de la métaphore enfilée de dame littérature, tout simplement par le gain de plaisir qu’apporte une trouvaille sonnante et trébuchante, un lâché verbal phonique, jouissif, alléchant et insignifiant qui vient dire quelque chose.
Léo Barginal : Chansonothérapeute et psychanartiste, psychologue-bidon de formation, de vocation et de profession, devenu faux gourou et vrai plaisantin de l’âme par la force de l’esprit...sain.
Léo-logisme : Dérivé du néo-logisme. Mot inventé par Léo.
Exemples de léo-logismes : Chansonothérapie, psychanartisme, paradoxystisme, paradoxysticisme et barginalitude
Paradoxystisme : Paradoxe poussé à son paroxysme, ouvertement saisissable et décodifiable de manière à ce qu’il ne soit pas pathogène et psychogène pour le recepteur et que l’émetteur et le récepteur du message paradoxal puissent en jouer ou en rire, en un mot : en jouir (Paradoxe ouvert Versus Paradoxe fermé). C’est là un outil majeur du psychanartiste qui va faire preuve de paradoxystisme dans ses activités à médiation, que ce soit par le rire, la chanson, la peinture, la sculpture ou le théâtre, vis-à-vis du public ou de la patientèle aux prises avec le paradoxe fermé. Lorsque le paradoxe est vraiment poussé à son paroxysme, le psychanartiste* utilise alors le terme de paradoxysticisme, qui devient alors le réél fil directeur du funambule déséquilibré avec la tête en l’air et les pieds sur terre.
Exemple : si vous ne comprenez rien à la définition du paradoxystisme, c’est que vous avez tout compris… car il n’y a rien à comprendre. C’est compris ?
Psychanartisme : courant de pensée, art de vivre et procédé littéraire, qui repose sur trois aspects fondamentaux (tryptique théorique) :
Premièrement, le psychanartisme prend en compte les vicissitudes de la psyché, les joies et les peines de l’âme humaine et considère la tendresse et la sensualité comme des éléments primordiaux dans la construction identitaire d’une personne.
Deuxièmement, le psychanartisme prône l’anarchie conceptuelle, le grand n’importe quoi intellectuel de manière à dire une chose et son contraire dans une optique rigoureusement sybilline, absurde et antagonique mais simili-logique, en un mot : paradoxystique*. En deux mots : cf formulisme formaliste*
Troisièmement, le psychanartisme est un nouveau mouvement artistique solitaire d’ampleur internationale, censé déloger l’ère de l’art content pour rien et annoncer pleinement une nouvelle ère du vide afin de s’oxygéner l’esprit tout en brassant du vent, pour changer d'air... de pipeau.
Question inexistentielle : Faut-il dans la vie avoir le sens de la formule… pour avoir la formule du sens de la vie ? Etre et ne pas être, telle est la réponse.
Question différentielle: Attention à ne pas confondre le Gros Beauf' du Psychanartiste, explications:
_Le Gros Beauf' ramène tout à sa petite personne dérisoire là où le Psychanartiste se contemple spectralement le nombril du monde.
_Le Gros Beauf' n'est qu'un petit branleur en dessous du niveau de la ceinture là où le Psychanartiste se révèle être fondamentalement un Grand Intellectuel ... de mes couilles !
_ Le Gros Beauf' aime parler de sa bite là où le Psychanartiste aime parler... de sa phallange entrejambée.
_Le Gros Beauf' aime parler de cul alors que le Psychanartiste aime parler... d'Objectif Lune. Nous ne sommes pas à la même hauteur!
_Le Gros Beauf' trouve cela excessivement drôle de faire des jeux de mots sexistes d'une lourdeur couillue, là où le Psychanartiste fait des jeux d'homo sexués hétéroclitoridiens d'une légèreté gonadique cherchant ainsi à marier les mots pour que naissent enfin des idylles langagières. Nous n'avons pas les mêmes valeurs, bordel cul !
_Le Gros Beauf' fait des allusions salaces primaires et vulgaires en mode obsédé sexuel, dans l'illusion d'un second degrè là où le Psychanartiste fait des allusions sexuelles fines et grossières en mode obsédé textuel, davantage tourné vers le troisième degré plutôt que le second degré tendance primaire .
_Le Gros Beauf' est misogyne, "baise des putes" et refourgue secrètement des mycoses à sa femme là où le Psychanartiste ne fait l'amour qu'à sa femme ou ne la trompe qu'avec ... son ligament scapho-lunaire et cela en tout bien tout honneur dans un ônanisme cortical religieux des hautes sphères spirituelles.
Illustrations psychanartistiques:
En connaître un rayon
J'ai toujours aimé écrire...
Tremper ma plume dans le viticole. Enivrer le lecteur des perles de mon cru. Attiser la correspondance ethero-épistolique avec un échange substantiellement quintessendental hautement spiritueux. Coucher quelques verres sur le papier, jeter l'encre, vider les cartouches et croquer le fruit défendu du savoir-boire, jusqu'à plus soif, jusqu'à vomir, jusqu'au blackout total, avec modération!!! Et me réveiller à pas d'heure, ivre-mort, la tête dans le fût, mais toujours (bon) vivant. Attendre que quelqu'un vienne me raconter la fin de l'histoire...de la veille au soir. Et tourner la page. Rester sage. Prendre de la bouteille et se bonifier avec l'âge. Sortir du rayon littérature&papeterie. Continuer tranquillement à faire mes courses... ... Puis aller au rayon vin, juste pour... voir un coup!
Mais pourquoi donc aller me faire voir chez les Grecs ?
Eh bien tout simplement pour… thérapeutiser mon chaos psychique et analyser les syndromes systématiques symbolisant le théâtre d’un marasme cosmique caractérisé par un ego parasitaire à l’apogée pléonasmatico-paroxystique des périphrases logico-paradoxales, recyclant ainsi la boulimie de mon hémisphère encéphalique afin d’apostropher cyniquement la crise euphorique d’étymologie hellénique en apothéose encyclopédique, sans mégalomanie et démagogie héroïque aucune de ma part, pour enfin apolloniser mon Aphrodite sous Eros et me faire Mykonossifier à Lesbos dans une agora pseudo-polémico-apocalyptique par le rythme ethylico-dyonisiaque des prophéties ônanico-diogèniques- ulysso-penelopesques politiquement pro- feta- ouzo- moussakistes. Lol.
Monter la scène pour mieux la connaître dans ses moindres recoins puis la démonter! S'en emparer pour en avoir la jouissance. Avoir la barre (du micro) et prendre son pied! (de micro...) C'est ça être psychanartiste: faire sex de tout mot comme l'on fait feu de tout bois, histoire de se chauffer, grâce à la polysémie des termes, au glissement sémantique, au double sens et au symbolisme.
Ainsi le psychanartiste, bête de scène, use et abuse de sa plume finement grossière, suggestive et suppositoire, à travers l'élégance des insinuations douteuses, tendancieuses, paradoxales et clair-obscures, juste pour le plaisir de la langue...française.
Photo: Artyficiel - Olivier FERTEL
Le nez dans le double guidon, la direction assistée, je contournai le « droit dans le mur » grâce à un dérapage contrôlé dans un virage serré, m’engageant sans plus me retourner, dans l’antre d’ une voie de sortie au rond point de non-retour, guidé par le sens unique du double sens insensé censé partir dans tous les sens. Sans écart de ma part, tout me fût permis dans cette conduite du cheminement personnel: il suffisait de "motoriser" à bifurquer dans l'immobilisme automobile effrénétique d'un arrêt non-stop "et mouvant"...
ETUDE AUTO-PSYCHANARTISTIQUE D’UNE COMPOSITION
DANS TES REVES ! paroles et musique: Léo Barginal
Ça y est mon voyage commence
Et je repars dans tous les sens
Paradoxal est mon sommeil
A la recherche du soleil[1]
Ma guitare naine en bandoulière
Mon sac-à-dos sur les lombaires
En troubadour baroudeur
De Pompadour jusqu’à Denver
En passant par Vladivostok
Je prends le large sur ma coque[2]
Refrain :
Le tour du monde
En une seule nuit
Le tour du monde de mon lit
Y’en nana queue[3] ça fait rêver
Et ben moi je l’ai fait ![4]
En arrivant de l’autre côté
De ma planète ronde et carrée[5]
La p’tite colombe de Bogota[6]
Fait La Paz à la Bolivia[7]
En toilettant l’Titicaca[8]
D’une chihuahua d’l’Aconcagua[9]
Couroucoucou au grand gourou[10]
J’m’envoie dans les herbes à Kourou[11]
J’ai roucoulé devant personne[12]
Et j’ai punché jusqu’au Cap Horn[13]
Refrain
Oh oui j’aime l’haïtienne[14]
Elles sont cubaines, caraïbéennes
Ça me rend dingue à Saint-Domingue
Et je bourlingue dans les meringues
Oui les Antilles ça m’titille
J’aime la musique de Matinique
J’ai l’vent en poupe à la Guadeloupe
Poupouponné par toutes ces croupes[15]
Et je chantonne… je tampamponne…[16]
Et toi la métisse sibérienne
Ou toi la blondasse saoudienne[17]
Chador trop ta Burka topless[18]
Toi ma geisha du Bangladeish
Toi l’amalgamche[19] portugueish
Je perds mon boule à Marrakeich[20]
Je touche la lune à Toronto[21]
J’la fais valser dans mon resto
Sucette au steak, pas d’prise de bec[22]
Refrain
On n’peut pas faire un tour du monde
Sans avouer qu’on n’a pas trouvé
La plus belle femme du monde[23]
Qui pour une fois n’m’a pas snobé
J’lui ai laissé une carte de France[24]
Pour qu’elle puisse me retrouver
En espérant que dans ma transe
Elle vienne soudain me réveiller
Dans mes sous-draps ah ah ah ah[25]… z’humidifiés[26]
Bibliographie :
DESPROGES P. (1985) Des femmes qui tombent, Seuil. Artiste « dégagé » comme il se décrivait, son style d’écriture m’a inspiré, ses tournures de phrases, ses apartés et ses digressions à n’en plus finir, ainsi que son harmonie des contraires : vulgaire et profond, sérieux et frivole, cuistre et curieux, goujat et sensible.
FREUD S. (1899) L’interprétation des rêves, Folio 2003. Etude sur la voie royale d’accès à l’inconscient, le rêve y est entrevu comme la réalisation hallucinatoire du désir à travers les mécanismes de condensation et de déplacement. C’est aussi une analyse du symbolisme en rapport avec les stades de développement libidinaux.
FREUD S. (1905) Le mot d’esprit dans sa relation à l’inconscient. Paris, Gallimard 1974. Freud développe une analyse sur la formation et l’impact du jeu de mot.
LACAN J. (1948), L’agressivité en psychanalyse, Ecrits, Paris, Seuil. Il y développe son concept d’ « hainamoration » et il propose une analyse de la jalousie maladive.
LACAN J. (1960) Subversion du sujet et dialectique du désir, in Ecrits, Seuil. Il y écrit notamment sa fameuse phrase : « L’inconscient est structuré comme un langage », et fournit une étude intéressante des signifiants-signifiés et des images acoustiques.
MONTREYNAUD F. (2004) Appeler une chatte… Mots et plaisirs du sexe, Calmann-Lévy. Grande historienne féministe, elle produit un recueil exhaustif des expressions machistes, sexistes ou sexuées.
[1] Le sommeil paradoxal est connu pour être la phase principale pendant laquelle se déroulent les rêves. L’enclenchement de cette phase provoque souvent chez l’homme, outre un vacillement des yeux (REM : Rapid Eye Movement), des érections non eu égards au contenu du rêve. Le sommeil est donc, dans cette phrase, doublement paradoxal dans la mesure où l’obscurité nécessaire à sa pleine réalisation est contre-balancée, du fait d’une quasi-homonymie, par une recherche éperdue de lumière éclatante : le soleil.
[2] On a à faire ici à la dimension narcissique-phallique du rêveur permise par un déguisement anglophone : « large » et « cock » qui viennent signifier par commutation, le vœu infantile : « enlarge your cock » (avoir un gros zizi et pouvoir tout faire avec). La toute-puissance phallique du Moi-Idéal est redoublée par la résonnance métaphorique du coq (seul avec toutes les femelles). Dans une analyse plus poussée, la coque nous embarque dans une réflexion « à la noix » (petite coque) ce qui va dans le sens de l’argumentation testiculaire protectrice, ante et anti-castratrice.
[3] Jeu de mot vaseux, tiré par la bite euh …par les cheveux (tumsus révélateur), lourd!!! mais utile.
[4] Yes we can
[5] L’incohérence de l’expression « l’autre côté de la planète » est ici soulignée par l’antinomie « ronde et carrée ». Elle évoque en filigrane, une planète qui ne tournerait pas rond avec une quadrature du cercle en suspend.
[6] Petite colombe parce que Bogota : capitale de la Colombie. On pense alors à la blancheur (pureté de la drogue ??), à l’innocence et à la paix.
[7] La Paz (la paix) est la capitale perchée de la Bolivie, la plus élevée au monde (3660 m). La petite colombe qui désormais a pris son envol fait donc la passe à la Bolivie ce qui donne une dimension sportive à l’itinéraire et l’on pense par association d’idées (librement personnelles…) à l’hôtel de passe qui constitue en dernière analyse, une destruction de l’innocence de la colombe.
[8] Grand lac bolivien et péruvien aux sonorités énurétiques et diarrhéiques, ce qui nécessite un certain toilettage.
[9] Sommet le plus élevé d’Amérique Latine (Argentine 6962m). La Chihuahua qui est un Etat fédéral du Mexique, est aussi par un effet de métafile fourrée (tentative de contrepèterie ratée) la « chiennasse » de l’hôtel de passe précédemment évoquée sous forme de colombe innocente (fantasme sado-machiste et zoophile).
[10] Est ici fait référence au chant de la colombe (la fameuse chanson mexicaine « cucurrucucu paloma »).
Le protagoniste s’adresse alors à l’un de ces nombreux gourous (chaman) qui parsèment la région et qui reçoivent les adeptes des voyages initiatiques.
[11] On entend tout d’abord « s’envoyer en l’air » ce qui colle au thème développé tout au long de ce mélo-rêve. Mais planer en haute altitude est facilité par les herbes ou les plantes ethno-botaniques (Peyotl, Yerba Lena’ Pura Yesca, Marihuana, et liane magique pour la « Pipe Sacrée »… des liens) finement sélectionnées par le chaman, d’autant plus s’il se situe dans les environs de la rampe de lancement spatiale à Kourou.
[12] Outre une ultime évocation du chant de la colombe (ou autre coquelinement viril), il s’agit ici de montrer comment plus rien n’arrête (fait reculer) la personnalité narcissique-phallique (déni de la castration).
[13] Extrémité sud du Chili, il permet de finaliser le périple onirique sud-américain. Le Cap Horn est le lieu légendaire des aventures les plus risquées. Certains y voient même le « culo del mundo ». La notion de punch fait écho au « grand gourou » (trois lignes plus haut) entendu comme « Kangourou » et mon cul c'est du poulet.
[14] A cette ligne, cohabitent et convergent les notions d’amour (j’aime) et de haine (Haï-tienne) ce qui rejoint le registre lacanien du « je te haime » (concept d’hainamoration). Il peut alors être établi que l’amour et la haine sont deux « fesses » d’une même personne. Celles-ci réapparaissent d’ailleurs lors d’une sonorité gazeuse à la ligne suivante.
[15] Le « poupou » signifie boudin fécal en créole (à ne pas confondre avec le boudin de morue, très bon, lui-même à ne pas confondre avec la femme disgracieuse, moins bonne) ce qui vient renforcer l’idée de besoins de soins et d’attentions précoces exigés par le doux rêveur dans une régression anale toujours plus profonde.
[16] Ce « léo-logisme » m’est apparu au bout de six mois de recherches effrénées. Ma conviction de l’existence de pépites à débusquer dans la langue française ne s’est jamais affaiblie et a fini par payer grâce à une sorte de compromis obtenu par la création d’une néo-réalité langagière compréhensible par le socius. Il s’agit bien ici de tamponner les croupes en dansant le zouk tout en réalisant un fantasme polygamique et melo-ga-maniaque (contrepèterie réussie) sous l’influence d’une émergence perverse polymorphe. Le « tampamponne » permet alors, par sa musicalité, de chantonner l’acte ce qui, dans le même mouvement, vient sceller l’épisode anal, bien que tout le monde s'en tamponne.
[17] Ces deux lignes sont le fruit d’images antinomiques obtenues par associations et allitérations sonores. Elles enclenchent par là-même, l’explosion pulsionnelle du passage suivant.
[18] No comment, c’est trop dangereux…
[19] Contraction heureuse entre la malgache et l’amalgame (qui vient de l’arabeʿamal al-jamāʿa :« mettre ensemble », « union charnelle », « coït ») et qui appuie la sensation de méli-mélo du bain féminin, révélant, in fine, la voie royale vers les virginités paradisiaques.
[20] L’on pensera ici au Souk de Marrakech : c’est le souk : c’est le bordel : c’est la maison close. C’est aussi perdre la boule (de Geisha ?) : devenir fou et bien sûr perdre dans ce bazar, le cul déshumanisé qui tenait pourtant chaleureusement compagnie.
[21] La tour de Toronto a été pendant de nombreuses années, la tour la plus haute du monde (543m le phallus !) ce qui permet donc de viser-toucher la lune (symbole féminin voire même hermaphrodite). La tour jouit d’un restaurant circulaire rotatif d’où la notion de valse dans le resto évoqué à la ligne suivante.
[22] La « sucette au steak » est une variante de l’expression « sucette à la viande » qui vient « incarner » le rapport oro-génital de la « Fée-Lation ». « Pas de prise de bec » fait référence à l’autre expression qui stipule : « un bon steak, une pipe et au lit ! ». La mise en acte de cette expression permet de désamorcer toute conflictualité conjugale. Cela a d’ailleurs été l’occasion pour des associations de mâles bien mal inspirées de promouvoir ce concept comme une bonne idée-cadeau pour la Saint-Valentin. D’un point de vue purement logique (mais le rêve se joue et se fout de toute logique), on observe une contradiction intrinsèque dans la mesure où il ne peut il y avoir aucun rapport bucco-génital sans prise effective par le bec.
[23] C’est ce que l’on appelle une rime riche et recherchée.
[24] Point nodal de la chanson, cette expression géographico-poétique signifie « éjaculation nocturne », et là c’est le drame, la petite mort. Mais elle peut également être considérée comme une peinture sur Soie (chapeau l’artiste !).
[25] Très drôle
[26] Eh merde, ce n’était qu’un rêve.